Campagne nationale contre les coupes rases

Les associations Canopée et SOS Forêt mènent depuis quelques mois une campagne nationale contre les coupes rases. Campagne qui a été relayée par de nombreux médias nationaux : Figaro magazine, Le Monde, Reporterre,...

Cela a commencé dans le Morvan où 500 personnes se sont réunies sur une parcelle récemment coupée pour y dessiner un géant : "Stop aux coupes rases". Puis, par des grandes affiches installées dans les villages concernés et en bordure des coupes rases visibles depuis la route.

En juin dernier, des membres de SOS Forêt et de Canopée sont entrés pacifiquement dans une usine de pellets du Morvan début juin pour dénoncer l’utilisation de gros bois en bois énergie. Des gros bois qui auraient pu être transformés en bois d’œuvre et être ainsi valorisés au mieux pour stocker du carbone et créer de la valeur ajoutée dans la filière.

Les associations Canopée et SOS Forêts collaborent également avec la députée Mathilde Panot dans le cadre de la commission citoyenne et parlementaire sur la forêt. Cette dernière a déposé une proposition de loi pour encadrer strictement les coupes rases, qui a été dévoilée le mercredi 22 juillet. Elle s’appuie sur les travaux d’expertise de Canopée et sur la proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat d’interdire les coupes rases supérieures à 0,5 hectares sauf en cas de problème sanitaire avéré.

Suite au succès de cette campagne contre les coupes rases, le président de l’association Fransylva (fédération des syndicats de forestiers privés) a rédigé une tribune "Forêt, écologie, société stop au monologue, créons un dialogue !). Une invitation au dialogue ? Chouette idée !

Hélas, cette tribune était accompagnée d’une information aux propriétaires forestiers adhérent-es les invitant à "la plus grande prudence si vous êtes contacté par un journaliste ou des représentants de la société civile" et à orienter vers leur agence de communication. Des éléments de langage étaient également fournis...

Et pour confirmer cette volonté de non-dialogue, Fransylva n’a pas voulu s’asseoir à la même table que Canopée lors d’une réunion prévue en juillet sur le rôle de la forêt dans le stockage du carbone...

Cette posture de non-dialogue des représentant-es de la filière institutionnelle forêt-bois est clairement décevante. Dans une volonté de dialogue et, évidemment, pour les mettre face à leurs contradictions, les associations Canopée , Adret Morvan et SOS Forêt ont fait le déplacement jusqu’aux bureaux de Fransylva, de l’interprofession France Bois Forêt et du label de certification forestière PEFC à Paris afin de leur remettre une géante carte d’invitation dans le Morvan. Ces organismes sont censés défendre les intérêts de la forêt et "de ceux qui la font".

Pour voir vous-même comment cela s’est passé : Coupes rases, et si on ouvrait le débat ?

A toutes les époques, l’essentiel des obstacles à l’innovation procède des réflexes corporatistes protégeant les intérêts en place.
Th. Gaudin