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Manifestation à Paris (75) le 14 décembre 2017


Les forestiers de l’Office National des Forêts (ONF) ont organisé une manifestation à Paris, tous syndicats confondus droit public-droit privé, ce qui est une première dans l’histoire de l’ONF, le 14 décembre dernier.

Pour découvrir le parcours des forestiers en images et leurs messages :

Diaporama Bernard Boisson

Un millier de gardes forestiers ont manifesté entre les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique pour dénonce la privatisation progressive de cet établissement public national dédié à la gestion des forêts publiques.

A cette occasion, un clip a été enregistré par Kaddour de HK et les Saltimbanks, le syndicat des forestiers Snupfen Solidaires et les Raoul Point Bar.

Quels sont les enjeux en cours ?

L’ONF est missionné pour protéger et mettre en oeuvre une gestion multi fonctionnelle des forêts publiques (28% des forêts et 8% du territoire) dans l’intérêt général.

Créé il y a bientôt 55 ans, son financement dépend en grande partie des recettes de ventes de bois. La baisse continue des cours du bois depuis 30 ans ont conduit à une baisse de ses effectifs (-40% sur cette période), à une gestion de + en + productiviste et à une transformation de son activité (de + en + commerciale).

Les missions de protection et de service public ne sont donc plus assurées au niveau attendu ce qui a des conséquences sur les forêts elles mêmes (sols, peuplements, risque incendie ...) mais également sur son rôle social (mise sous pression des travailleurs de la forêt, sensibilisation à l’environnement réduite ...).

Depuis quelques années on assiste à une accélération de ces dérives : privatisation de l’emploi, réduction des missions de police, abandon d’activité d’accueil du public, de partenariats avec le monde associatif (LPO). L’orientation productiviste (changement d’essences, récolte de peuplements de + en + jeunes ...l’usine à bois) est de plus en plus marquée et conduit progressivement à une standardisation/artificialisation des écosystèmes, une perte de naturalité donc à une fragilisation des forêts.

Aujourd’hui un faisceau de faits concordants (défonctionnarisation de l’emploi, rapports de Bercy, discours et politique d’entreprise, abandon missions de service public..) conduit à affirmer que la décision de privatiser l’ONF et la gestion des forêts publiques a été prise. Quand le service public réfléchit son action par rapport aux conséquences (+ ou -) qu’elle aura sur la forêt et son environnement social, l’entreprise réfléchit son action par rapport à son intérêt propre.

Pourquoi vouloir en finir avec le service public forestier ?

Parce qu’à l’heure où l’industrie se souvient qu’avec du bois on peut faire : de l’électricité, du carburant, du carbone, de la chaleur ...le service public forestier est regardé comme un empêcheur de couper en rond, un frein au développement de l’économie soit disant "verte".

Qu’est ce que cette grève aura permis ?

Elle n’a gêné personne et n’a pas d’impact économique. Elle a permis de porter modestement notre alerte et notre message pour la forêt. Elle participe d’un rapport de forces nécessaire puisqu’il y a conflit.

Elle a surtout permis de réunir physiquement 1100 forestières et forestiers amoureux de la forêt, de leur métier qui travaillent le plus souvent de manière isolée, seuls face aux pressions de tous ordres, internes et externes.

Ces forestiers comptent bien inverser la tendance et sortir par le haut de tout ça avec le soutien de tous les citoyens qui se sentent concernés.

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